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forte position de constantinople

les vallées tributaires du Danube se relèvent en pente douce vers les croupes des Balkans, et des passages nombreux donnent accès aux plaines de la Thrace et de la Macédoine.

Cl. Champagne.

constantinople, vue de la corne d’or

Sous la pression des envahisseurs qui tenaient à leur merci les régions septentrionales de l’empire, les maîtres de Constantinople vivaient en de continuelles alarmes, et d’ordinaire ils devaient acheter la paix par de lourdes rançons. Heureusement pour le salut des Grecs, les barbares du nord et de l’est qui envahissaient les provinces de l’empire ne constituaient point un corps de nation compacte, c’étaient des peuplades distinctes presque toujours ennemies, et il était possible de les opposer les unes aux autres, comme dans un incendie forestier on lance le feu contre le feu. Toutefois, pendant les éclaircies politiques, d’heureux généraux bysantins purent repousser les barbares de haute lutte ou, du moins, défendre vaillamment les frontières. Sous Justinien, pendant la première moitié du sixième siècle, quatre-vingts places de guerre furent érigées contre eux, le long du Danube, entre Belgrade et la mer.