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chemin nord des monts célestes

sâtres, des montagnes même s’élèvent çà et là comme des îles. Dans les parties basses qui forment l’entrée, les plaines ont une altitude moyenne de 200 à 350 mètres seulement, mais elles se relèvent graduellement vers l’est pour se rétrécir en corridor, à une altitude de douze cents mètres, entre les monts Barkul et les derniers promontoires orientaux des Tian-chañ.

Musée Guimet.Cl. Giraudon.

vase en jade antique

Ce vase, datant de trois ou quatre mille ans, a été sculpté au roseau et à l’émeri, tandis que les objets plus récents sont travaillés avec des instruments métalliques. Ce vase est en jade roux ou rouillé par des traces ferrugineuses, jade communément appelé jade noir, bien, que cette variété n’existe pas[1].

La route empruntant la brèche septentrionale, celle qui s’est ouverte largement entre le Tarbagataï et l’Altaï et dans laquelle serpente le fleuve Ulungul (Urungu), branche maîtresse du puissant cours d’eau qui porte en Sibérie les noms d’Irtich noir, d’Irtich et d’Ob, rejoint la précédente en contournant les monts Barkul par le nord et par l’est.

La région des portes de la Chine, disposée en forme d’entonnoir, est de dimension assez considérable et présente assez d’étendues herbeuses pour que des populations nombreuses de pasteurs nomades et même d’agriculteurs puissent y vivre : en diverses périodes de l’histoire des millions d’hommes ont occupé pacifiquement la contrée. Mais que de fois aussi les résidants ont été chassés et souvent exterminés par des hordes d’envahisseurs, Huns, Mongols, Turcs ou Dsungares ! C’est que l’ouverture d’entre Tian-chañ et Altaï est si favora-

  1. Emile Guimet, Note manuscrite.