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persistance du saint empire romain

divinité de ces maîtres ? C’est le contraire qui eût été difficile à comprendre. L’instinct d’adoration, qui correspond chez l’homme au sentiment de sa propre faiblesse et de son impuissance, ne demande qu’à se produire envers tous les détenteurs de la force, surtout quand elle paraît immuable, comme l’était depuis longtemps la domination romaine. Après la chute de Rome, la révérence superstitieuse pour le saint empire romain dura des siècles, et même elle n’est point encore éteinte.

sarcophage chrétien avec ossements des vrais martyrs
(Eglise de Saint-Pressède.)

Cependant toutes les luttes intestines et extérieures finirent par affaiblir le sentiment de l’intangibilité romaine (Fustel de Coulanges) : la conscience nationale disparut chez les citoyens eux-mêmes, quoique