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prudence de constantin

mort, quand ce serait ton frère, ton fils et la femme qui dort sur ton sein » ! C’est ainsi que le pieux Firmicus Maternus exhorte à leurs devoirs de persécuteurs consciencieux les fils de Constantin[1]. Et
Musée du Louvre.Cl. Giraudon.
l’empereur constantin
saint Augustin, le docteur par excellence, en arrive également à parler du « glaive des justes lois » contre l’erreur et à dresser le terrible code en vertu duquel les inquisiteurs brûlèrent plus tard les hérétiques en toute tranquillité de conscience.

Ce droit de punir le païen et le schismatique, tous les deux ennemis du dieu des orthodoxes, appartient sans doute à ceux-ci puisqu’ils s’imaginent obéir aux ordres précis venus d’en haut, et ce droit devient facilement un devoir ; mais il convient surtout aux maîtres de se venger des persécutions d’autrefois, des terreurs de la veille. « Le Seigneur est jaloux et vindicatif », de même aussi les troupeaux de ses fidèles. « Bienheureux seront les saints, nous dit un des leurs, Thomas d’Aquin, puisqu’ils auront la joie de voir les souffrances des damnés ». Les enseignements de l’Évangile et les commentaires de ses interprètes sont for-

  1. Gaston Boissier, La Fin du Paganisme, t. I, p. 80.