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l’homme et la terre. — orient chinois

peut affirmer l’influence grecque et indoue en ces régions de l’Asie centrale[1].

D’après une photographie de Sven-Hedin.

loupe trouvée dans les ruines de lu-lan

Ainsi les routes qui traversent les Pamir de l’une à l’autre plaine furent jadis assez activement suivies par les marchands, et, grâce aux jalons qui se montrent de distance en distance sur ces voies antiques de communication, les géographes peuvent tenter d’en indiquer approximativement le tracé. D’abord, il est certain que les gisements de jade, cette pierre encore considérée comme précieuse par les Chinois, mais bien plus appréciée aux époques préhistoriques, marquaient un des lieux d’étapes importants de l’une des anciennes voies. Les annales chinoises mentionnent fréquemment le pays de Khotan, c’est-à-dire l’angle sud-occidental des plaines que traverse le Tarim, et en célèbrent la capitale sous le nom de Yu-thian, à cause du yu ou jade que l’on ramasse dans les trois rivières convergentes descendues du Kuen-lun : ces trois cours d’eau étaient connus sous le nom de Rivières du Jade blanc, du Jade noir et du Jade vert, et les anciennes dénominations chinoises se retrouvent partiellement sous les formes turques actuelles[2].

On sait que les propriétés magiques attribuées au jade en fai-

  1. La Géographie, XIII, 3, p. 234.
  2. Abel Rémusat, Histoire de la Ville de Khotan.