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religion de mithra

indépendant de tous les autres, la Perse participait de plus en plus aux mouvements religieux dans les contrées occidentales. L’échange des cultes se faisait de monde à monde et sur le pied d’égalité. Peut-être cependant que la Perse eut à donner davantage. À cette époque, la religion mazdéenne, que l’on avait eu la prétention de ressusciter sans rien y changer, avait dû cependant se transformer en entier.

D'après une photographie de J. de Morgan.
(Missions archéologiques en Perse.)


ruines sassanides dans le zagros

La pompe des cérémonies ne pouvait guère se rapporter à de pures abstractions comme le Bien et le Mal, les dieux réels avaient pris un caractère plus tangible. Les antiques Ormuzd et Ahriman avaient reculé dans le vague de l’infini, et Mithra, le dieu solaire par excellence, le fils de Zervan, c’est-à-dire du Temps, avait écarté son père, à l’imitation de Zeus, le dieu des Grecs : se plaçant au premier rang, il prit longtemps le rôle de médiateur, non seulement sur les plateaux iraniens, mais aussi dans les pays d’Occident, surtout au milieu des armées romaines. Grâce à la puissance militaire de la nation qui lui servait de véhicule et à l’extension rapide des commu-