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grecs et hindous

dans l’architecture. Les formes régulières du stoupa bouddhique, à peu près pareilles à celles d’une cloche et probablement inspirées par un symbolisme analogue, ne pouvaient être modifiées, puisque la coutume les imposait, mais les statues figurées sur ces monuments témoignent de l’étude des œuvres de l’art grec ; probablement des sculpteurs hellènes travaillèrent pour les souverains de la contrée, car on sait qu’après l’ambassade de Megasthènes, les hauts personnages du bassin gangétique appelèrent à leur cour un grand nombre de danseuses et d’actrices[1], qu’accompagnèrent d’autres Grecs distingués par leurs connaissances ou leurs pratiques d’art.

Document communiqué par Mme Massieu.

ruines de martand


Dans le pays de Kachmir, qui se trouve en un bassin des montagnes bien éloigné de la route historique de l’Inde, mais où, par conséquent, les édifices ont eu grand’chance de se conserver intacts, on compte plus de soixante-dix temples dont le style est évidemment gréco-bactrien, et, parmi ces sanctuaires, il en est un, celui de Martaud, dont les colonnades et les bas-reliefs sont de la plus haute élégance : tous les voyageurs s’accordent à y voir une œuvre des architectes hellènes[2]. L’art de la

  1. A. Weber, Indische Skizzen, p. 85.
  2. Cunningham, Ferguson, Lejean, etc.