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divisions en castes

vince
Cl. Bonfils.
agni
Dieu du feu, ses deux têtes représentent le feu domestique et le feu du sacrifice. Il porte aux dieux la fumée des autels et les prières des hommes.
le nombre varie, s’élevant ici à quelques dizaines, ailleurs à des centaines : dans le Bengale, pays de conservatisme à outrance, plus de mille castes sont inscrites dans les documents officiels, et avec les subdivisions, il en existerait plusieurs milliers : telle caste, rigoureusement délimitée, se compose de deux individus seulement, tant le travail de scissiparité a été poussé à l’extrême et à l’absurde[1]. Même les animaux furent divisés par castes : le rat palmiste, qui monte au sommet des arbres, se nourrissant d’aliments de choix, appartient à une très bonne caste ; le corbeau, oiseau lugubre de la mort, est tenu pour un être de classe impure et vile.

Les premiers âges de la race aryenne dans l’Inde ne furent certainement pas, quoi qu’on disent les brahmanes intéressés dans la question, une période caractérisée par la domination des prêtres. Durant la conquête, le pouvoir suprême appartint sans nul doute aux guerriers, et les prêtres qui les accompagnaient n’avaient qu’un droit secondaire, celui de prier pour faire descendre la faveur des

  1. Nelson, Madura Country.