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origines des castes

non aux unions qui seraient contractées d’une caste à l’autre, mais à celles qui se font en une même caste, et quant aux croisements de peuple à peuple, de race à race, l’expérience faite en grand dans le monde entier ne prouve-t-elle pas surabondamment que le mélange des sangs peut, en beaucoup de circonstances, se faire non seulement sans inconvénients mais encore avec des résultats très favorables au beau développement de l’espèce ?

Document communiqué par Mme Massieu.

incinération des cadavres à bénarès


Les nations les plus civilisées ne sont-elles pas celles qui précisément ont appelé dans leur sein le plus d’hommes de toute origine et qui, par conséquent, ont été le plus intimement brassées et fondues de manière à constituer en chaque homme toutes les races de l’univers ? Mais ces mélanges s’accomplissent au hasard et l’on peut se demander quels sont les métissages justifiés par l’excellence des résultats, quels sont au contraire ceux que la nature réprouve. À cet égard, la science est loin d’être faite : toutefois on peut dire qu’il est au moins audacieux, et contraire à l’expérience générale, de prétendre qu’en établissant les castes, les Aryens