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invasion du dekkan et de ceylan

raire, le feu reprit son élan pour aller purifier les terres orientales, car en Inde, disent les prêtres, le sol ingrat devient fécond, non pas, comme dans le reste du monde, par le zèle du paysan qui laboure et qui fossoie, mais par les sacrifices purificateurs des Brahmanes[1].

Document communiqué par Mme Massieu.

chariot indien pour les femmes

Dans cette société des Aryens de l’Inde, adorateurs du feu, et surtout observateurs des formules, tout, même la guerre, était réglé par les injonctions des prêtres. Avant la bataille, les combattants avaient à réciter les « devoirs du soldat », tels qu’ils se trouvent reproduits dans les lois de Manou et dans un traité militaire que l’on croit postérieur au Mahâbhârata. D’ailleurs, il faut le dire, le « code de l’honneur » était plus humain qu’il ne l’est de nos jours. Le roi qui daignait combattre n’avait point le droit de frapper au moyen de cannes à stylet, de flèches barbelées ou empoisonnées, ni de traits enflammés. « Qu’il ne frappe ni un ennemi qui s’est enfui sur une hauteur, ni un eunuque, ni un suppliant, ni un fuyard, ni un homme

  1. Hermann Oldenberg, Buddha, pp. 10, 11.