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populations primitives

nos jours, après trois mille années d’évolution qui contribuèrent au travail d’assimilation et d’unité. Il est donc probable que, malgré les refoulements produits par les colonisateurs et les conquêtes, les tribus encore rebelles aux mœurs de leurs voisines occupent les mêmes régions que leurs ancêtres : le territoire s’est rétréci au profit des grandes nations, mais les conditions de milieu, qui maintenant leur permettent de se défendre, protégeaient d’autant mieux ces peuplades que leur force numérique était plus grande. Les traditions locales témoignent de l’ancienne extension de peuples, jadis puissants, et réduits de nos jours à l’état de pariah ou de fuyards. Mais le sang de ces populations, dont le nom résonne de plus en plus faiblement et dont l’importance historique fut très minime, n’en coule pas moins dans les veines des Hindous actuels, désignés par des appellations différentes.

N° 231. Territoire indien, d’après Claude Ptolémée.

Anurogrammun est devenue aujourd’hui Anaradjapura, Cabura est Kabul, Patala est, pense-t-on, Haiderabad ; les ruines de Taxila sont encore visibles.

La plupart des tribus de l’Inde centrale et méridionale, comprises de nos jours par les Anglais sous le nom collectif de Hillmen « gens des monts », paraissent appartenir à une ancienne race refoulée dans