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par l’humidité qui suinte à travers la roche, descendent verticalement ; à peine quelques corniches inégales se projettent-elles en dehors des parois. Des touffes de fougères, des scolopendres jaillissent des anfractuosités les plus hautes ; mais au-dessous la végétation disparaît, à moins qu’une plaque rouge entrevue là-bas dans l’ombre, sur une saillie du roc, ne soit une traînée d’algues infiniment petites. Au fond, tout n’est d’abord que ténèbres ; mais nos yeux s’accoutument peu à peu à l’obscurité, et nous distinguons maintenant une nappe d’eau claire sur un lit de sable.

Du reste, on peut descendre dans le puits, et je suis même de ceux qui se sont donné ce plaisir. Certes, l’aventure offre un certain agrément, puisqu’elle est un voyage d’exploration ; mais en elle-même, elle n’a rien de fort séduisant et nul de ceux qui ont fait cette descente aux enfers ne tient beaucoup à la renouveler. Une longue corde, prêtée par les paysans des environs, est attachée solide-