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haut et les cônes d’en bas finissent par se rejoindre ; ils deviennent des piliers puis s’étalent en murs dans toute la largeur de la galerie, et la grotte obstruée se trouve partagée en une série de salles distinctes. Dans l’intérieur de la montagne, les suintements et les filets d’eau qui s’associent pour former le ruisseau accomplissent ainsi deux travaux inverses : d’un côté, ils élargissent les fissures, percent les roches, se creusent de larges lits ; de l’autre, ils referment les fentes de la montagne, posent des colonnes sous les voûtes, et remplissent de pierre les énormes vides qu’ils ont eux-mêmes forés des milliers d’années auparavant.

D’ailleurs, les stalactites, comme toutes choses dans la nature, varient à l’infini, suivant la forme des grottes, la disposition des fissures, l’abondance plus ou moins grande des gouttes qui déposent les enduits calcaires. Malgré l’horreur des ténèbres qui les emplissent, des multitudes de cavernes sont ainsi changées en de merveilleux palais sou-