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ne coule pas un seul filet d’eau ; elle monte jusqu’aux extrêmes limites de l’océan atmosphérique, à soixante kilomètres de hauteur perpendiculaire au-dessus de la nappe marine, et sans doute qu’une partie de cette vapeur trouve aussi son chemin vers d’autres systèmes de planètes ou de soleils, car les bolides, qui traversent les cieux étoilés en flèches lumineuses et jettent sur le sol leurs étincelles, doivent en échange emporter avec elles un peu d’air humide qui oxyde leur surface.

Toutefois la vapeur d’eau qui s’échappe de la sphère d’attraction terrestre pour aller avec les bolides rejoindre les astres éloignés est relativement peu de chose ; la grande mer d’humidité, tenue en suspension dans l’atmosphère, est destinée presque en entier à retomber sur le globe terraqué. Les innombrables molécules de vapeur restent invisibles tant que l’air n’en est pas saturé ; mais que l’accroissement de l’humidité ou l’abaissement de la température déterminent le