Page:Reclus - Histoire d’un ruisseau.djvu/316

Cette page a été validée par deux contributeurs.

lement bien plus grande que celle de l’océan sans bornes.

De son côté, l’homme a su jusqu’à maintenant beaucoup mieux utiliser les eaux du ruisseau que celles du grand fleuve. À peine la millième partie de sa force est employée pour l’industrie ; ses eaux, loin de se déverser sur les campagnes en canaux fécondants, sont au contraire bordés de digues latérales et retenues inutilement dans leur lit. Tandis que le ruisseau appartient déjà à l’histoire de l’humanité à la période industrielle, qui de toutes est la plus avancée, le fleuve ne représente guère qu’une époque déjà très-ancienne des sociétés, celle où les cours d’eau ne servaient qu’à faire flotter des embarcations. Encore, cette utilité diminue-t-elle constamment de nos jours en importance relative, à cause des routes carrossables et des chemins de fer qui facilitent les transports dans les campagnes riveraines. Avant que l’agriculteur et l’industriel puissent avec confiance faire travailler les eaux du fleuve