Page:Reclus - Histoire d'une montagne, 1880.djvu/97

Cette page a été validée par deux contributeurs.
88
HISTOIRE D’UNE MONTAGNE.

les mers et les régions basses des continents.

C’est que l’air pèse en lourde masse sur l’Océan et sur les contrées qui se trouvent à une faible distance au-dessus du niveau marin, et que, dans les hauteurs, il se raréfie et devient de plus en plus léger. Sur la terre, des centaines et même des milliers de monts élèvent leurs sommets dans une atmosphère dont les molécules sont deux fois plus écartées que celles de l’air des plaines inférieures. Phénomènes de lumière, de chaleur, de climat, de végétation, tout est changé là-haut ; l’air, plus rare, laisse passer plus facilement les rayons de chaleur, qu’ils descendent du soleil ou qu’ils remontent de la terre. Quand l’astre brille dans un ciel clair, la température s’élève rapidement sur les pentes supérieures ; mais, dès qu’il se cache, les hautes parties de la montagne se refroidissent aussitôt ; par le rayonnement, elles perdent très vite la chaleur qu’elles avaient reçue. Aussi le froid règne-t-il presque toujours sur les hauteurs ; dans nos montagnes, il fait en moyenne plus froid d’un degré par chaque espace vertical de deux cents mètres.