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LES FOSSILES.

travers la profondeur de leurs eaux en restant, sans que rien vienne troubler l’action égale des vagues et des courants.

C’est ainsi que, dans la grande nature, se fait la division du travail. Sur les côtes rocheuses de l’Océan, assaillies par les flots du large, on ne voit que galets et cailloux entassés. Ailleurs, s’étendent à perte de vue des plages de sable fin, sur lesquelles le flot de marée se déroule en volutes d’écume. Les sondeurs qui étudient le fond de la mer nous disent que, sur de vastes espaces, grands comme des provinces, les débris que rapportent leurs instruments se composent toujours d’une vase uniforme, plus ou moins mélangée d’argile ou de sable, suivant les divers parages. Ils ont aussi constaté qu’en d’autres parties de la mer la roche qui se forme au fond du lit marin est de la craie pure. Coquillages, spicules d’éponges, animalcules de toute sorte, organismes inférieurs, siliceux ou calcaires, tombent incessamment en pluie des eaux de la surface, et se mêlent aux êtres innombrables qui s’accumulent, vivent et meurent sur le fond, en multitudes assez grandes pour constituer des assi-