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HISTOIRE D’UNE MONTAGNE.

du globe, qui se refroidit lentement en rayonnant de la chaleur dans les espaces. Jadis, notre planète était une goutte brûlante de métal. En roulant dans les cieux froids, elle s’est figée peu à peu. Mais la pellicule seule est-elle solidifiée, ainsi qu’on aime à le répéter, ou bien la goutte entière est-elle devenue dure jusque dans son noyau ? On ne le sait pas encore, car rien ne prouve que les laves de nos volcans sortent d’un immense réservoir remplissant tout l’intérieur du globe. Nous savons seulement que ces laves s’élancent parfois des crevasses du sol et coulent à la surface ; de même les granits, les porphyres et autres roches semblables auraient coulé hors des fentes de l’écorce terrestre, comme la sève s’échappe de la blessure d’une plante. La marée de pierres fondues serait montée de l’intérieur, sous la pression de l’enveloppe planétaire, graduellement resserrée par l’effet de son propre refroidissement.