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HISTOIRE D’UNE MONTAGNE.

à-dire du silicium oxydé, un métal qui, pur, serait semblable à de l’argent, et qui, par son mélange avec l’oxygène de l’air, est devenu roche blanchâtre. Ils nous disent aussi que feldspath, mica, augrite, hornblende et autres cristaux, qui se trouvent en si grande variété dans les rocs de la montagne, sont des composés où l’on retrouve, avec le silicium, d’autres métaux, l’aluminium, le potassium, unis en diverses proportions et suivant certaines lois d’affinité chimique avec les gaz de l’atmosphère. La montagne entière, les montagnes voisines et lointaines, les plaines de leurs bases et la terre dans son ensemble, tout cela n’est que métal à l’état impur ; si les éléments fondus et mélangés de la masse du globe reprenaient soudain leur pureté, la planète aurait, pour les habitants de Mars ou Vénus braquant sur nous leurs télescopes, l’aspect d’une boule d’argent roulant dans le ciel noir.

Le savant qui recherche les éléments de la pierre trouve que toutes les roches massives, composées de cristaux ou de pâte cristalline, sont, comme le granit, des métaux oxydés : tels sont le porphyre, la serpentine et les ro-