Dans cette grande œuvre d’aménagement de la nature, on ne se borne point à rendre les montagnes d’un accès facile, au besoin on travaille à les supprimer. Non contents de faire escalader à leurs routes carrossables les monts les plus ardus, les ingénieurs percent les roches qui les gênent, pour faire passer leurs voies de fer de vallée à vallée. En dépit de tous les obstacles que la nature avait mis en travers de sa marche, l’homme passe ; il se fait une nouvelle terre appropriée à ses besoins lorsqu’il lui faut un grand port de refuge pour ses navires, il prend un promontoire au bord des mers, et, roche et roche, il le jette au fond des eaux pour en construire un brise-lames. Pourquoi, si la fantaisie lui en vient, ne prendrait-il pas aussi de grandes montagnes pour les triturer et en répandre les débris sur le sol des plaines ?
Mais quoi, ce travail est déjà commencé. En Californie, les mineurs, las d’attendre que les ruisseaux leur apportent le sable pailleté d’or, ont eu l’idée de s’attaquer à la montagne elle-même. En maints endroits, ils écrasent la roche dure pour en retirer le mé-