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LES SOMMETS ET LES VALLÉES.

sévères d’aspect, s’inclinent vers la vallée principale. Au delà d’un détour éloigné, le val disparaît au regard ; mais, si l’on cesse d’en voir le fond, on en devine du moins la forme générale et les contours par les lignes plus ou moins parallèles que dessinent les profils des contreforts. Dans son ensemble, la vallée, avec ses innombrables ramifications pénétrant de toutes parts dans l’épaisseur de la montagne, peut se comparer aux arbres dont les milliers de rameaux sont divisés et subdivisés en ramilles délicates. C’est par la forme de la vallée et de tout son réseau de vallons qu’on peut le mieux se rendre compte du véritable relief des montagnes qu’elle sépare.

Des sommets d’où la vue plane le plus librement sur l’espace, ne voit-on pas d’ailleurs un grand nombre de cimes que l’on compare les unes avec les autres et qui se font comprendre mutuellement ? Par-dessus le profil sinueux des hauteurs qui se dressent de l’autre côté de la vallée, on distingue dans le lointain un autre profil de monts déjà bleuâtres ; puis, encore au delà, une troisième ou même une