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HISTOIRE D’UNE MONTAGNE.

est aperçu par les marins à d’énormes distances. Des plaines de la Macédoine, des riches vallées de la Thessalie, des monts de l’Othrys, du Finde, du Bermius, de l’Athos, on distingue à l’horizon son triple dôme et ces pentes aux « mille plis » dont parle Homère. La fertilité des campagnes qui s’étendent à sa base appelait de toutes parts les populations, qui venaient s’y rencontrer, soit pour se mélanger diversement, soit pour s’entre-détruire. Enfin l’Olympe commande les défilés que devaient nécessairement suivre les tribus ou les armées en marche, d’Asie en Europe, ou de la Grèce vers les pays barbares du nord ; il s’élève comme une borne milliaire sur le grand chemin que suivaient alors les nations.

Plusieurs autres montagnes du monde hellénique devaient à leurs neiges étincelantes le nom d’Olympe ou de « lumineuse » ; mais nulle ne le méritait mieux que celle de Thessalie, dont la cime servait de trône aux dieux.

C’est que le peuple des Hellènes lui-même avait passé son enfance nationale dans les vallées et les plaines étendues à l’ombre du grand mont. C’est de la Thessalie que ve-