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HISTOIRE D’UNE MONTAGNE.

tante, aussi incertaine que l’onde de la mer chassée par la tempête : c’est un flot, une vapeur ; quand elle aura disparu, ce ne sera plus qu’un rêve.

Toutefois, dans ce décor changeant ou toujours varié produit par l’action continuelle des forces de la nature, la montagne ne cesse d’offrir une sorte de rythme superbe à celui qui la parcourt pour en connaître la structure. Que la partie culminante soit un large plateau, une masse arrondie, une paroi verticale, une arête ou une pyramide isolée ou bien un faisceau d’aiguilles distinctes, l’ensemble du mont présente un aspect général qui s’harmonise avec celui du sommet. Du centre du massif jusqu’à la base du mont se succèdent, de chaque côté, d’autres cimes ou groupes de cimes secondaires ; parfois même, au pied du dernier contrefort qu’entourent les alluvions de la plaine ou les eaux de la mer, on voit encore une miniature du mont jaillir en colline du milieu des campagnes ou en écueil du sein des eaux. Le profil de toutes ces saillies, qui se succèdent en s’abaissant peu à peu ou brusquement, présente une série de courbes