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HISTOIRE D’UNE MONTAGNE.

culminant de la planète, mais aussi tous les autres massifs, tous les sommets de l’Inde, étaient adorés par les peuples qui vivent sur leurs pentes et à leur base. Montagnes de Vindyah, de Satpurah, d’Aravalli, de Nilagherry, toutes avaient leurs adorateurs. Dans les terres basses, où les fidèles n’avaient pas de montagnes à contempler, ils se bâtissaient des temples qui, par leurs allées de bizarres pyramides, aux énormes blocs de granit, représentaient les cimes vénérées du mont Mérou. Peut-être est-ce un sentiment analogue d’adoration pour les grands sommets qui porta les anciens Égyptiens à construire les pyramides, montagnes artificielles qui se dressent au-dessus de la surface unie des sables et du limon.

L’île de Ceylan, Lanka « la resplendissante », cette terre bienheureuse où, d’après une légende orientale, les premiers hommes furent envoyés par la miséricorde divine, après leur expulsion du Paradis, élève aussi vers le ciel des montagnes sacrées. Telle, entre autres, est la cime isolée au milieu des plaines, la ville sainte d’Anaradjapoura. C’est le Mihin-