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HISTOIRE D’UNE MONTAGNE.

resse son fils idiot et difforme ? Certes, nul n’osera donner tort aux mères qui luttent contre toute espérance pour arracher leurs enfants à la mort ; mais il faut que la société vienne au secours de ces malheureux, par la science et l’affection, pour guérir ceux qui sont guérissables, donner tout le bonheur possible à ceux dont l’état est sans espoir, et veiller à ce que la pratique de l’hygiène et la compréhension des lois physiologiques réduisent de plus en plus le nombre de pareilles naissances.

Une éducation suivie peut dégrossir ces lourdes natures, et lorsque à l’affection de la mère succède la sollicitude d’un compagnon qui réussit à faire accomplir quelque travail grossier au pauvre innocent, celui-ci se développe peu à peu et finit par avoir sur son visage comme un reflet d’intelligence. Parmi les innombrables tableaux qui se sont gravés dans ma mémoire lorsque je parcourais la montagne, j’en retrouve un qui me touche et m’émeut encore après de longues années. C’était le soir, vers les derniers jours de l’été. Les prairies de la vallée venaient d’être fau-