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HISTOIRE D’UNE MONTAGNE.

me trouvais à plus d’un jet de pierre de la hutte, lorsque j’entendis retentir derrière moi un pas lourd et précipité ; en même temps, un souffle guttural, presque un râle, sortait de cet être qui me poursuivait et gagnait sur moi. Je me retournai et je vis une pauvre crétine, dont le goître, ballotté par la course, oscillait pesamment d’une épaule à l’autre épaule. J’eus grand’peine à retenir une expression d’horreur en voyant cette masse humaine s’avancer vers moi : se jetant alternativement de jambe en jambe. Le monstre me fit signe d’attendre, puis s’arrêta devant moi en me regardant fixement de ses yeux hébétés et en me soufflant son râle dans le visage. Avec un geste négatif, elle me montra le défilé dans lequel j’allais m’engager, puis elle joignit les mains, pour me montrer que des rochers à pic barraient le passage. « Là, là ! » fit-elle en me désignant un sentier mieux tracé qui s’élève en lacets sur une pente inclinée et gagne un plateau pour contourner l’infranchissable défilé du fond. Quand elle me vit suivre son bon avis et commencer de gravir la pente, elle poussa deux ou trois grognements de sa-