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LES ANIMAUX DE LA MONTAGNE.

lichens, qu’ils trouvent la nourriture nécessaire à leur subsistance. Du reste, c’est merveille qu’ils y réussissent, et les naturalistes le constatent avec étonnement.

Araignées, insectes ou mites des neiges, tous ces petits animaux doivent connaître la faim, et peut-être que les divers phénomènes de leur vie s’opèrent avec une extrême lenteur. Dans cet empire des frimas, les chrysalides doivent rester longtemps engourdies en leur sommeil de mort apparente.

Non seulement la vie se montre à côté des neiges, mais les neiges elles-mêmes semblent vivantes en certains endroits, tant les animalcules y pullulent. De loin, on aperçoit, sur l’étendue blanche, de grandes taches rouges ou jaunâtres. C’est de la neige pourrie, disent les montagnards ; ce sont, disent les savants, armés du microscope, des milliards et des milliards d’être grouillants, qui vivent, s’aiment, se propagent et s’entre-mangent.