les villages des hameaux, les hameaux des murs croulants ou des lieux vides, et comment ces deux départements ont 150 000 habitants de moins qu’au moyen âge, 35 000 de moins qu’en 1836. Nos derniers recensements montrent que de 1861 à 1866 leur population a diminué de plus de 6 000 âmes, de près de 7 000 entre 1866 et 1872, de près de 3 000 entre 1872 et 1876. Ces départements presque : déserts perdent en moyenne à eux deux 1 000 personnes par an, malgré leur forte natalité. Ainsi que leur contrée, ces gens descendent la Durance : les uns vont à Marseille, d’autres à Lyon, et surtout à Paris ; il en est qui traversent la Méditerranée et s’établissent en Algérie ; beaucoup vont au Mexique et dans l’Amérique latine.
Mais un aussi beau pays ne pouvait pas s’écrouler jusqu’à son dernier caillou, jusqu’à sa dernière argile, pour aller combler obscurément la Méditerranée. Ce qu’a détruit l’extirpation des forêts, d’ores et déjà le reboisement le restaure. En 1870, nous avions déjà replanté dans nos Alpes bien près de 100 000 hectares. Et en dehors de ce grand travail, on couvre de chênes-truffiers les versants les plus stériles du Sud-Est, autour du Ventoux, au flanc du Lubéron et sur divers monts des Basses-Alpes.
4o Petites Alpes. — Les Petites Alpes, c’est-à-dire les monts qui vont des Grandes Alpes au Rhône, ont les beautés des régions calcaires ou crayeuses, des parois vives, des roches prodigieuses, des sources superbes, le contraste entre la-sécheresse du roc et la fraîcheur de la source. On y distingue divers chaînons ou massifs : les Petits monts de Savoie, la Grande-Chartreuse, les monts du Lans, les monts du Vercors, les monts de la Drôme, le Dévoluy, le Ventoux, les monts de Lure, les monts de Vaucluse, le Lubéron, les chaînons des Bouches-du-Rhône et du Var.
Des Petits monts de Savoie aux Petits monts de