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COLONIES FRANÇAISES.

classes ; marins et soldats des fétides garnisons de Madagascar ; aventuriers, orphelines et ouvriers expédiés par Colbert ; Blancs qui avaient eu le bonheur de sortir vivants du Fort-Dauphin, poste de l’île Malgache enlevé par les Noirs ; calvinistes fatigués de la Hollande où ils s’étaient réfugiés après la révocation de l’édit de Nantes. Ces créoles ne sont point tous de race parfaitement droite, car, dans la période qui suivit l’année où les colons de la première heure débarquèrent à la Possession, entre Saint-Denis et Saint-Paul, les femmes blanches manquaient, et les Européens épousèrent des Négresses de Madagascar. On appelle Petits Blancs une belle race qui séjourne sur les plateaux élevés : elle descend d’anciennes familles françaises et de quelques esclaves affranchis.

Les créoles de Bourbon sont une race énergique : ils n’auraient demandé, ils ne demandent encore qu’à coloniser Madagascar, ils sont planteurs à Mayotte ou aux Seychelles, ils émigrent vers Saigon et la Calédonie.


La capitale, Saint-Denis, sur le littoral du nord, a 32 000 âmes ; sur le littoral du sud, Saint-Pierre en a 31 000 ; et Saint-Paul, sur le littoral du nord-ouest, 27 000. À la Pointe des Galets, entre Saint-Denis et Saint-Paul, plus près de cette dernière, on établit un port qui sera le seul de l’île.




Dépendances de Bourbon. — En attendant l’heure où la France osera prendre Madagascar, que tous les traités lui reconnaissent, nous avons plusieurs établissements près de cette grande île.


À l’est de Madagascar, à 5-12 kilomètres du rivage de Tintingue, sous le 17e degré, s’élève Sainte-Marie, la