âmes, banlieue comprise, sur une plage droite de la côte de Coromandel, rivage oriental de l’Inde. Cette Poutoutchéri des Indiens n’a point de port, mais seulement une rade foraine, la meilleure de ce littoral redouté. Le fleuve principal du pays, le Pennar du Sud, au delta duquel a part le territoire de Pondichéry, prend ses sources dans le Décan, plateau triangulaire élevé formant l’Inde méridionale, entre la mer du Bengale et la mer d’Oman ; plusieurs races y vivent, pures ou mêlées du noir au blanc, et parlant diverses langues, le télougou ; le tamoul, le canarèse, le malayalam : c’est le tamoul qui résonne à Pondichéry. Cette ville, voisine du 12e degré de latitude nord, sous un climat très chaud, mais salubre tropicalement parlant, s’élève à 168 kilomètres au sud de Madras, ville de 450 000 habitants régnant sur l’une des trois « Présidences » qui divisent l’Inde anglaise.
Si, de Pondichéry, l’on suit la côte de Coromandel pendant 400 kilomètres au sud, on arrive au delta du Cavéry, fleuve d’un débit moyen de 478 mètres cubes par seconde qui tombe des plaines élevées du pays de Mysore par deux bonds superbes, l’un de près de 120 mètres, l’autre de près de 150. — Karikal (92 500 habitants avec la banlieue), voisine de la mer, borde une des branches de ce delta, l’Arselar, non loin du 11e degré de latitude. Grâce aux inondations régulières de l’Arselar, du Nondalor, du Pravadéanar et du Nagour, autres bras du Cavéry, grâce enfin à 14 canaux d’irrigation, ce territoire de 13 515 hectares est merveilleusement fertile en dépit d’un excès de sable. À Karikal, la moyenne annuelle à l’ombre dépasse 28 degrés ; mais cette ville, dans sa verdure, sous ses palmiers, au bord de son fleuve, n’en est pas moins charmante, d’autant plus qu’il lui est défendu de s’entourer de murs : les traités s’y opposent, ils ne nous permettent point non plus d’y tenir de soldats.
La langue qui règne dans cette ville et ses 109 aldées ou villages, c’est le tamoul.