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ALGÉRIE.

nous ; le Chott des Maïa, ou plutôt des Méhaïa, relève de l’empire du Gharb ou de l’Ouest (Maroc).

Entre le Chott Occidental et les oueds supérieurs du Sig et de la Tafna, sur des plateaux qui sont Tell autant que Steppe, 300 000 hectares appartiennent à la Dayat-el-Ferd et au versant de cette Malouïa, qu’il y a lieu de réclamer sans retard comme frontière historique de l’Algérie. La Dayat-el-Ferd ou Mare du Bœuf est un étang pauvre comme les Zahrez et les Chotts, et beaucoup plus petit ; il n’y a qu’une source pérenne dans tout son bassin, qu’entourent des montagnes où domine le Tenouchfi.




CHAPITRE VI

LE SAHARA


1o Foum-es-Sahara, Biskara, les Ziban. Le Melrir, la Mer Saharienne. — Par delà les monts qui bordent au midi le haut plateau des Steppes, s’étend le Sahara, large de 2 000 kilomètres entre l’Atlas et le pays des Noirs. Arrêtée par les djébels du nord, la pluie n’y vient pas non plus de l’ouest, quelque immensité que l’Atlantique agite sur le rivage entre les derniers Caps marocains et les dunes du fleuve Sénégal : de ce côté, les vents de la mer sont stériles. Les haleines de l’est, soufflées par l’aride plateau de l’Asie, l’Arabie et le Sahara lui-même, ne sont pas moins sèches, enfin le vent du sud, le terrible guébli[1], père des tourbillons

  1. Guébli, mot arabe, veut dire le Sud.