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GÉOGRAPHIE.

cubes. Ce sont des oueds terreux qui s’arrêtent contre la digue cyclopéenne, c’est une rivière de cristal, épurée par le sommeil de ses flots, qui sort du lac pour aller arroser l’immense plaine de Perrégaux, ville nouvelle, jusqu’aux marais où l’Habra s’achève, après un cours de 235 kilomètres.

Le Sig (215 kilomètres), moins long que l’Habra, apporte moins d’eau. Commençant au sud de Daya, sur la frontière du Steppe, il descend à Magenta, puis à Sidi-Ali-ben-Youb, où il reçoit un hammam de 220 litres par seconde. Sous le nom de Mekerra, ses canaux donnent à boire aux jardins de Sidi-bel-Abbés (490 mètres), ville pour l’instant plus espagnole que française, bâtie au centre du Tell oranais, à distance égale de la mer et du Haut-Plateau, en vue des craies du Tessala (1 063 mètres). Arrêté par un barrage au moment de quitter définitivement la montagne, il reflue en un lac allongé, réserve de 3 275 000 mètres cubes pour les riches campagnes de Saint-Denis-du-Sig, ville semblable à Sidi-bel-Abbès en ce qu’elle est beaucoup moins française qu’andalouse, murcienne et valencienne.


De la bouche de la Macta à Mostaganem, le rivage est droit et sans abri. Mostaganem n’a point dû son existence à son port : elle n’a qu’un débarcadère périlleux, impraticable en hiver, et par tout mauvais temps ; elle tient « la vie, le mouvement et l’être » de sa Fontaine Jaune (Aïn-Seufra), source de 167 litres par seconde. C’est à 12 kilomètres au nord de cette ville qu’arrive en mer le Chéliff, entre de hautes collines.




2o Le Chéliff. — Avec ses 665 kilomètres, dans un bassin de 4 millions d’hectares, le Chéliff est probablement l’oued le plus long du Tell berbère. Ce n’est pas le plus beau.