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GÉOGRAPHIE.

l’Aragon, à la Navarre, au Guipúzcoa (Espagne), portent 432 000 habitants, soit 56 à 57 personnes par 100 hectares : 13 à 14 au-dessous de la moyenne de la France. Or, c’est un pays de beaucoup supérieur à l’ensemble de notre patrie, comme sol et surtout comme climat ; mais il a 317 000 hectares en touyas ou bruyères. Son gain, depuis 1801, dépasse 75 000 âmes ; il est vrai qu’une annexion lui a donné la petite ville de Saint-Esprit, détachée des Landes pour faire corps avec Bayonne ; mais, d’autre part, aucun département n’envoie plus d’émigrants au delà des mers ; sans la fécondité de ses familles, il aurait beaucoup diminué depuis le commencement du siècle.

De la vague de l’Atlantique ce territoire monte jusqu’à 2 976 mètres, altitude du pic de Cuje-la-Palas, au sud-est de Laruns, sur la frontière des Hautes-Pyrénées. Cette différence de niveau de près de 3 000 mètres suscite plusieurs climats, de la zone de la vigne, et presque de l’olivier, à celle des frimas éternels ; le sol, d’ailleurs, est de nature variée : granits, schistes, grès, craies, terrains tertiaires, alluvions. On y peut distinguer quatre régions : la Montagne, au midi d’une ligne irrégulière allant de Saint-Jean-de-Luz à Nay par Cambo, Iholdy, Mauléon, Saint-Christau, Rébénac ; la Colline, entre la Montagne, le Pont-Long et l’Adour ; le Pont-Long, touyas qui suivent le cours du Luy-de-Béarn, de la banlieue de Pau jusqu’au département des Landes ; la Chalosse, pays de hautes collines, de vaux serrés et profonds, entre le Pont-Long, les Hautes-Pyrénées, le Gers et les Landes. À l’exception de l’Irati, beau torrent à l’Èbre, fleuve espagnol, les eaux des Basses-Pyrénées vont à Adour, ou, bien à la Nivelle et à la Bidassoa, fleuves côtiers.

Formées de pays de l’ancienne Gascogne : Béarn, Soule, Navarre et Labourd, les Basses-Pyrénées se divisent en 5 arrondissements, 40 cantons, 558 communes.