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GÉOGRAPHIE.

part, et de beaucoup, au bassin de la Charente. Il a formé la Charente-Inférieure, la Charente presque entière et des coins de la Dordogne et des Deux-Sèvres. L’Angoumois, patrimoine de François Ier, fut apporté par ce prince à son avènement, en 1515 ; la Saintonge est une conquête du connétable Duguesclin sur les Anglais, possesseurs de ce pays depuis le fameux mariage d’Éléonore de Guyenne ; l’Aunis, qu’Éléonore avait aussi porté en dot à l’Angleterre, devint français en même temps que la Saintonge, en 1371, sous Charles V.


Le Limousin, où revit le nom des Lemovices, nation gauloise, avait 1 million d’hectares, tant dans le Haut que dans le Bas-Limousin. Il étendait ses froides pelouses sur le bassin supérieur de la Vienne et sur des affluents de la Dordogne, et se terminait à la vallée, ou plutôt aux couloirs de ce demi-fleuve, en face de l’Auvergne ; ses châtaigneraies, ses prairies, ses brandes, ses monts, ses plateaux, sont maintenant la Corrèze et la plus grande partie de la Haute-Vienne ; il a aussi fourni des terres à la Creuse et à la Dordogne. Sa capitale était Limoges.


Le Maine, dont, peut-être à tort, on a fait venir le nom de celui des Cenomani, peuplade gauloise, avait également un million d’hectares. Il appartenait presque en entier aux bassins de la Sarthe et de la Mayenne. Parmi ses pays, le plus important était le Perche, si bien que ce gouvernement s’appelait de son nom complet, Maine-et-Perche. Réuni par Louis XI, en 1481, le Maine, qui avait suivi le destin tour à tour anglais ou français de l’Anjou, a formé la Sarthe et les quatre cinquièmes de la Mayenne. Le Mans en était la capitale.


L’Anjou (894 000 hectares) était en équilibre sur les deux rives de la Loire, entre la Touraine et la Bretagne, il tenait son nom des Andecavi, nation gauloise. Il appartint quelque temps aux Anglais, quand ses comtes, les