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GÉOGRAPHIE.

sur une partie du rivage de Cuba tourné vers Saint-Domingue, dans le pays de Santiago et de Guanatamo ; dans les Antilles françaises, Martinique, Guadeloupe et dépendances ; dans quelques Antilles anglaises colonisées par nous : la Dominique, Sainte-Lucie, Saint-Vincent, Grenade, la Trinité.

Dans l’Amérique du Sud, vingt à vingt-cinq mille hommes, noirs, blancs ou mulâtres, parlent également le français et le créole, dans la Guyane de Cayenne.

En Océanie, dans des mers sans borne où nous avons laissé prendre la Nouvelle-Zélande, la Nouvelle-Calédonie et Taïti ajoutent à peine vingt mille hommes au peuple des Français : la Nouvelle-Calédonie, la plus vaste de nos îles, puisque nous n’osons pas nous établir à Madagascar, est quatre cent quarante-deux fois plus petite que l’Australie, sa voisine anglaise ; et seize fois plus que la Nouvelle-Zélande, anglaise aussi.


3o Nombre des Français. — Voici quel est, non pas le nombre des gens parlant français, mais celui des hommes parmi lesquels le français règne, en dehors des millions dont il est la langue policée. Ces millions, nous n’en tenons pas compte, non plus que de nos compatriotes dispersés dans tous les lieux du Globe ; nous négligeons même les six ou sept cent mille Canadiens des États-Unis, bien que jusqu’à ce jour ils ne se dénationalisent point, et les Louisianais, perdus au milieu des hétéroglottes. Nous mettons aussi de côté quatre grands pays, le Sénégal, le Gabon, la Cochinchine, le Cambodge, dont l’avenir au point de vue « francophone » est encore très douteux, sauf peut-être pour le Sénégal.

Par contre, nous acceptons comme francophones tous ceux qui sont ou semblent destinés à rester ou à devenir participants de notre langue : Bretons et Basques de France, Arabes et Berbères du Tell dont nous sommes déjà les maîtres. Toutefois, nous n’englobons pas tous les Belges dans la « francophonie », bien que l’avenir