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GÉOGRAPHIE.

11 millions, plus du cinquième de la France, reçoivent de 800 millimètres à 1 mètre.

2 400 000 hectares reçoivent de 1 000 à 1 200 millimètres ; 1 300 000, de 1 200 à 1 400 ; 2 067 000, de 1 400 à 1 600 ; 110 000, de 1 600 à 1 800 ; 320 500, plus de 1 800. La chute annuelle est de 631 millimètres dans le bassin de la Seine, de 691 dans celui de la Loire, de 720 dans celui du Rhin, de 823 dans celui de la Gironde, de 850 dans celui de la Charente, de 950 dans celui du Rhône, de 1 000 dans celui de l’Adour.

En moyenne, le nombre des jours de pluie en France est de 140 par an ; et c’est en automne qu’il tombe le plus d’eau. Paris ne reçoit que 510 millimètres, juste autant que Marseille, Clermont-Ferrand et l’africaine Oran. Seulement, à Paris il pleut plus souvent, mais par gouttelettes ; à Marseille, à Oran, il pleut rarement, mais par seaux d’eau.

D’ailleurs, 400, 500, 600, 700 millimètres par an de pluies peu abondantes chaque fois, mais tombant à propos, arrosent bien mieux le sol que 800, 1 000, 1 500 millimètres s’abattant par averses. La campagne de Meaux et de Compiègne, avec ses 400 millimètres, n’est jamais altérée comme les environs de Montpellier (740 millimètres) ou certains parages du Vivarais (800 à 1 800 millimètres). Il tombe moins d’eau sur la verte Erin que sur les gorges éternellement brûlées des Cévennes méridionales.

La goutte d’eau, dit le vers latin, perce la pierre à force de tomber. De même, c’est en mouillant paisiblement, mais souvent la terre que la pluie entretient la verdure, habille les arbres, adoucit les cieux, évoque les sources et trace les rivières.