montagnes du Centre n’ont rien de plus gracieusement intime que les rives du Chavaspre et du Chavaroche, eaux pures dont l’union forme l’Aspre ou rivière de Fontanges.
Les principales rivières cantaliennes sont la Maronne et la Cère, affluents de la Dordogne, et le charmant tributaire de l’Allier qui s’appelle Alagnon, et qui passe, encore tout petit torrent, au pied du colossal rocher de Bonnevie, dont les prismes, dominant Murat, n’ont pas moins de 50 mètres de hauteur.
La Planèze est une plaine, comme son nom l’indique : non pas une Beauce parfaitement horizontale, sans mamelons, sans pentes visibles, sans creusements de vallée, sans sillons de rivières, mais un plateau bosselé, de 1 000 mètres au moins d’altitude moyenne, ayant des lignes de faîte, des buttes, des coteaux isolés, des lits de torrents inclinés vers la froide Truyère. L’un de ces torrents lave le pied du haut mur de basalte couronné par Saint-Flour, qui n’est plus la capitale de la chaudronnerie ; sa célébrité n’en reste pas moins très grande parmi nous, tant ses émigrants ont porté son nom, sinon sa gloire, dans les bourgs les plus reculés de la France ; bien des paysans n’ignorent pas Saint-Flour, qui n’ont jamais entendu parler de Moscou, de Constantinople, de New-York ou du Caire. Les basaltes sur lesquels elle repose, les pierres volcaniques dont elle est bâtie, et qui l’ont fait appeler « Ville noire », lui vinrent, il y a nombre de siècles, des monts cantaliens : probablement du Plomb lui-même, car il y a toute apparence que cette montagne rejeta les pâtes volcaniques devenues en se refroidissant armure basaltique de la Planèze.
Point belle et point agréable, la Planèze est un dur séjour ; la fin de l’automne, l’hiver, les premières semaines du printemps y entassent neige sur neige, et tout l’an les vents s’y dispersent, froids et fougueux, soufflant également du Cantal, de la Margeride et des monts d’Aubrac, autrement dit de toutes les cimes de l’horizon. Mais elle est fertile et donne tant de seigle qu’on l’a surnommée