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FRANCE.

À 20 kilomètres des dunes basses de Saint-Jean-du-Mont, du mauvais port de Saint-Gilles et de l’embouchure de la Vie (55 kilomètres), l’île Dieu ou île d’Yeu perd en bruyères près de la moitié de ses gneiss protégés contre la mer, à l’est par des sables, à l’ouest par des roches toujours assaillies. Elle a des forts puissants, une garnison, un grand phare, des mégalithes ; ses prés, ses landes, sa bruyère, nourrissent des moutons presque microscopiques et des chevaux d’une race à part. Au nord-ouest les hameaux ont des noms bretons, au sud-ouest des noms français, et l’on peut croire qu’il y a deux races, mêlées aujourd’hui, dans ce peuple de 2 900 hommes, pêcheurs ou marins campés sur 2 247 hectares.

Des dunes et des rochers se suivent ensuite le long du littoral jusqu’aux Sables-d’Olonne, et des Sables-d’Olonne à l’embouchure du Lay (119 kilomètres). Le Lay n’a pas donné son nom à la circonscription dans laquelle il a tout son cours ; il est cependant très supérieur à la Vendée, mais peut-être aurait-on ri d’un département du Lay ou des Deux-Lay. Il se forme, à l’Assemblée des Deux Lay, de deux faibles rivières, le Grand et le Petit Lay, descendus, par une voie tortueuse, des plus hautes collines du Bocage Vendéen, lequel est un pays bocager, comme son nom le dit.

Non pas qu’une immense forêt ou par endroits de vastes bois couvrent ses roches cristallisées, ses collines arrondies, ses plateaux. Mais les arbres, surtout les ormeaux, y sont partout, çà et là en bouquets, ailleurs en lignes sinueuses le long des ruisseaux où en lignes droites au bord des routes et dans les haies vives qui ferment ici tous les champs. C’est bien un bocage qu’on voit fuir vers le vague horizon de la mer quand on contemple ces campagnes du haut d’un de leurs belvédères, des monts de Pouzauges (288 mètres), du mont des Alouettes, de Saint-Michel-de-Mont-Mercure (285 mètres) dont le nom rappelle un des « hauts lieux » où les Gaulois, puis les Gallo-Romains, adorèrent la principale de leurs divinités. Avant