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GÉOGRAPHIE.

lades religieuses, d’épopées, de stances naïves où le sourire brille à travers les larmes : poésie où respire l’âme simple, forte, résignée, dévouée, passionnée, de ce premier des peuples français.




CHAPITRE III

FLEUVES, RIVIÈRES ET TORRENTS. RIVAGES, ÎLES DE LA MER


Petitesse des fleuves français. Ce que le temps a fait de nos lacs et de nos cascades. — Les eaux de la France vont à la mer par une infinité de ruisseaux côtiers ; par un fleuve devenu tout à fait étranger, le Rhin ; par la Meuse et l’Escaut, mi-français, mi-forains ; et par six fleuves français : la Seine, la Loire, la Charente, la Gironde, l’Adour et le Rhône. La Seine, la Gironde et le Rhône ont hors de France une très faible partie de leur bassin.

Ignorants et casaniers comme nous le sommes presque tous, nous trouvons nos fleuves grands. Ils sont petits : le plus long, la Loire, avec ses mille et quelques kilomètres, est près de trois fois plus court que le Danube, près de quatre fois moins long que la Volga. Et si nous sortons de la mesquine Europe, nous voyons la rivière nantaise cinq à six fois plus brève que l’Amazone, sept à huit fois plus courte que le Nil ou le Mississipi pris à la source du Missouri, dans le Parc National du Pays des Merveilles.

Sans doute la Loire débonde un bassin de près de 12 millions d’hectares, plus du cinquième de la France ; mais le Danube est le lit où passent les rivières de 80