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GÉOGRAPHIE.

variée, moins sèche. La Brie, sillonnée par l’Yères, va de la Seine à la Marne.


3o Monts d’Alençon. — Au nord et à l’ouest d’Alençon, à 250 kilomètres des monts de Sancerre, la forêt d’Écouves et la forêt de Multonne arrivent également à 417 mètres : altitude si faible qu’il y a quelque hardiesse à les appeler des montagnes ; mais comme chacun loue sa chacunière, les riverains de la Sarthe en aval d’Alençon disent orgueilleusement en parlant de deux collines de ce double massif, le Narbonne (119 mètres) et le Haut-Fourché (128 mètres) :

Si Haut-Fourché était sur Narbonne,
On verrait Paris et Rome.

C’est comme le dicton d’Auvergne, qui, lui du moins, parle de monts et non pas de coteaux :

Si Dôme était sur Dôme,
On verrait les portes de Rome.

Ces hauteurs abreuvent un fleuve côtier, l’Orne, et deux rivières du bassin de la Loire, la Sarthe et la Mayenne.


4o Monts de Bretagne. — Les monts de Bretagne, schistes couronnés de grès, forment deux chaînes. La chaîne septentrionale se nomme, dans les Côtes-du-Nord, Méné[1] ou Ménez (540 mètres au mont Bélair) et, dans le Finistère, Montagne d’Arhès ou d’Arrée (391 mètres à la chapelle Saint-Michel) ; encore boisée, elle le fut plus. La chaîne méridionale, au sud de l’Aune, s’appelle

  1. L’expression de Monts du Mené est une tautologie : le nom breton Mene ou Menez signifie justement montagne.