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thématiques, mais si elles n’avaient d’autre existence que l’abstraite réalité de quatre égal à deux plus deux, elles ne seraient rien. Qu’est-ce que la justice sans un être juste ? L’Être comme substance devra prendre une forme et une vie ; il agira par l’individualisation ; par la personnalité il sera véritablement une force, et entrera dans le monde des faits et des réalités.

Mais jamais la personnalité ne sera que l’expression des lois de l’Être, dont elle ne pourra pas plus s’affranchir que neuf des lois du ternaire. Sans l’individualisation, la loi ne serait qu’une abstraction, mais la personnalité sans une loi, ne serait rien du tout. Être, oui ou non, soumis à sa loi, pour chaque individualité, c’est être, ou n’être pas.

L’autorité comme loi, se résume dans l’idée d’Être, dans celle de l’Être suprême, qui est Dieu. L’autorité comme fait, se résume à son tour dans la personnalité première, qui est Dieu.

L’autorité c’est Dieu, Dieu c’est l’autorité.

IV. Qui s’unit à Dieu devient participant des qualités divines, devient participant de l’impeccabilité et de l’infaillibilité.

La communication avec la Divinité emporte avec elle le droit de souveraineté. Le respect dû au maître est dû à son représentant, et à ses ministres ; or, ses ministres sont le Prophète avec la parole de vérité, le Roi avec le glaive de justice, et le Sacrificateur avec le sanglant couteau de l’expiation. Le roi, le pontife et le prophète sont au milieu des hommes les reflets de la divinité, comme au milieu des cailloux, le diamant est le miroir du soleil.

V. L’idée philosophique de la loi nous ramène à l’Être