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THÈSES


I.

Ubi spiritus domini, ibi libertas. 2 Cor. III, 17.

Ubi spiritus diaboli, ibi auctoritas.


II.

Discuter avec l’autorité, c’est folie. Elle n’accepte qu’une réponse : Je suis aussi fort que toi, ou celle-ci, qui vaut encore mieux : Je suis plus fort que toi.


III.

On dit : L’autorité est le lien des êtres, donc elle est l’unité ; elle est le principe premier, elle est donc la vie.

Paralogisme.

Si l’autorité est un lien, elle ne fait que constater l’inimitié de deux objets préexistants.

Il y a mieux qu’une chaîne pour unir deux êtres, et toutes les libertés, il y a l’attrait et l’amour.


IV.

Si l’autorité est légitime par le seul fait de son existence,

La liberté trouvera sa justification dans le seul fait de son existence.

Si l’autorité n’est qu’une question de fait, elle n’aura qu’une valeur de matière.

Or, si pour l’esclave il n’est pas de Droit contre le Fait, pour l’homme libre il n’est pas de Fait contre le Droit.