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tendances opposées, comme le sémipélagianisme, l’arminianisme, le jansénisme, le socinianisme, et ainsi de suite.

En effet, le principe de la liberté relative se résume non dans le principe de la création, mais dans celui d’un choix entre deux extrêmes.

L’autorité et la liberté relatives se résumeront donc en philosophie. Et quelle philosophie ?

Par exemple, celle de Monsieur Cousin. —

XXXIV. Mais dès qu’il s’agit de reconstruire l’édifice renversé, alors disparaît l’union entre l’autorité et la liberté relatives. L’une veut prendre le plus, l’autre veut donner le moins possible ; et la lutte n’a d’autre fin logique que celle d’une mort commune.

L’autorité relative copiera la souveraineté absolue, c’est-à-dire, qu’elle reproduira les colonnades d’airain, les portiques de marbre, et les murs de granit, avec des plaques d’argile et des claies d’osier.

Au lieu de se fonder sur la perversité de l’homme, et son inintelligence la plus aveugle, elle ne se basera que sur la faiblesse et l’ignorance, et tandis que l’une prétend à la Toute-Puissance et à ce que tout ne soit que néant autour d’elle, l’autre n’aura pour force que la faiblesse de ce qui l’environne.

XXXV. L’autorité relative en tant qu’autorité éprouvera le besoin de remonter à son principe et finira toujours par se croire autorité pure et donner l’antériorité à la souveraineté sur la raison et la justice, à dire : « l’ordre vient avant la liberté, obéissez d’abord, vous réclamerez ensuite. »

Par le seul fait de son exercice, l’autorité relative redevient despotisme théocratique et de droit divin.