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pour éclaircir la question, ce n’est que pour mieux la formuler.

Dans l’examen du principe de l’autorité, la souveraineté absolue a été affirmée objectivement et a priori. L’infini étant la cause et le but du fini, la soumission est exigée au nom de la puissance infinie.

Dans l’examen du fait de l’autorité, l’obéissance absolue se justifie subjectivement et a posteriori. L’homme n’étant pas sa propre cause, l’homme n’étant qu’un effet, la soumission est exigée au nom de sa faiblesse infinie.

Cette justification, pour n’être qu’une fin de non recevoir, n’en est pas moins terrible. C’est l’autorité qui se retourne et condamne qui la veut juger. En effet, s’il est de la nature de la liberté de pardonner, l’autorité ne doit se justifier que par l’ironie contre qui doute, que par des Coups de fouet et des coups d’épée contre qui la combat.

XXII. La liberté d’examen est mensonge, ou l’obéissance est mensonge. Car si l’autorité n’est autorité qu’après s’être fait accepter par la raison, c’est la raison qui est la maîtresse souveraine. Or, l’esprit d’un chacun, c’est le subjectivisme, donc la dispute ; de sa nature, l’intelligence est individuelle. Que dis-je ? Les droits de l’individualisme sont les droits de l’intelligence, et devant l’autorité, le droit de l’individualisme, c’est le droit de révolte.

Individualisme et autorité sont ennemis mortels, ils ne se combattent que pour se faire mourir.

Si l’examen confirme la valeur des ordres de l’autorité, il est inutile ; s’il leur est contraire, il est criminel. Pourquoi jeter le dé, pourquoi risquer l’inutile contre le crime ?

Qui dit liberté d’examen, dit liberté absolue. Cet homme qui maintient l’autonomie de la raison humaine vis-à-vis