Page:Reclus - Examen religieux et philosophique du principe de l’autorité.djvu/16

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Puisque l’autorité se résume en nécessité de fait, on doit soumission absolue envers l’Église ou la communauté religieuse, dans le sein de laquelle on se trouve par le hasard de la naissance.

Ton Église t’imposera donc une série de dogmes quelconques. Sans discussion, ni murmure, tu les accepteras ; avec amour, si elle l’ordonne ; qu’ils soient ceux du catéchisme Thibetain ou de la Confession de La Rochelle. Il importe bien que tu les comprennes ; il faut que tu les croies ; quoiqu’absurdes, parce qu’absurdes, si tu les comprends, tant mieux, mais si tu doutes, tu es criminel.

À l’Église et ses chefs, qui imposent les dogmes, correspondent l’État et ses chefs qui imposent les lois. Tu leur obéiras.

Quelle est l’autorité légitime en politique ?

Cette question a été d’urgence soustraite à la juridiction de la raison individuelle. L’autorité légitime est celle sous laquelle on se trouve, qu’elle soit celle d’un usurpateur d’hier, ou celle d’un arrière-descendant de l’usurpateur des Siècles passés.

Tout pouvoir est envoyé de Dieu, si tu désobéis au pouvoir, tu outrages le représentant de la Majesté divine, c’est pourquoi tu seras puni. L’autorité de fait est l’autorité de droit. L’autorité est celle qui tient le sceptre qui est un bâton, celle qui tient le glaive, et te dit : C’est l’épée de Dieu. Ce glaive te blessera, le tuera peut-être, mais résisterais-tu à Dieu ?

XXI. Autant l’autorité absolue comme principe a nié la liberté relative, autant l’autorité comme fait niera la liberté d’examen, qui est pour elle le fruit pourri d’un arbre empoisonné. Si donc nous ne passons pas outre, ce n’est pas