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année 1897


À un rédacteur de La Vie Naturelle, lettre publiée
dans le numéro de décembre 1911.



Ixelles (Belgique), 6 février 1897.


Mon cher camarade,

En toute chose il faut agir conformément à son instinct quand on est encore dans la période de l’instinct, à son raisonnement quand on a réfléchi sur les problèmes sociaux. Vous croyez devoir simplifier votre vie : c’est bien. Essayez de le faire dans la mesure du possible, et pour ma part j’ai souvent passé la nuit dans les forêts et sur les plages ; souvent je me suis contenté de pain et d’eau, et, si la morale officielle ne me faisait craindre la prison, je ne serais nullement effrayé, en principe, de vivre en complète nudité. C’est à vous de savoir jusqu’où il vous convient d’aller dans cette voie. Mais, d’autre part, il pourra convenir à la majorité d’entre nous de développer indéfiniment la puissance de l’homme par les machines, et d’augmenter