Page:Reclus - Correspondance, tome 2.djvu/9

Cette page a été validée par deux contributeurs.

CORRESPONDANCE D’ÉLISÉE RECLUS



Pendant leur exil, à la suite du Coup d’État, les frères Reclus avaient connu à Londres la famille Lherminez. Les enfants surtout, que le père traitait durement, les intéressaient ; ils s’occupaient d’eux, leur donnaient quelques leçons et leur conservèrent une affectueuse sollicitude… En ce moment critique de sa vie, où Élisée dut bientôt se rendre compte qu’il ne pouvait satisfaire à la fois aux exigences d’un travail de plus en plus absorbant et à l’éducation de ses enfants, il demanda à Fanny Lherminez, alors institutrice en Angleterre, de vouloir bien être sa femme, dans l’espoir que ses filles trouveraient en elle une seconde mère.

Depuis son premier mariage, les idées d’Élisée avaient évolué. Alors, il n’avait pas encore étudié la question et s’était résigné, comme tant d’autres, aux formalités surannées de la consécration légale. Maintenant, il repoussait toute intervention officielle dans des actes essentiellement personnels. Le mariage, selon lui, est une association qui dépend de la seule volonté des conjoints, et peut être dissoute, s’ils le jugent nécessaire, sous leur seule responsabilité, l’institution légale n’ap-