À sa mère.
J’ai été touché jusqu’au fond de l’âme de ta sollicitude : avant que je fusse malade, tu avais déjà de grandes anxiétés sur ma santé, et depuis que je suis guéri, tu redoutes des conséquences fâcheuses. Je puis te rassurer, chère mère, te dire que je jouis d’une santé remarquable. Grâce à mon manque de mémoire, j’ai déjà presque oublié mes quelques jours de maladie ; aussi j’espère que tu voudras bien me permettre de ne pas mettre à mon âge de gilet de flanelle. Mais penses-y donc, chère mère, j’ai vingt-cinq ans, et tous les matins je fais de l’hydrothérapie pratique en me lavant le corps tout entier. Qu’il me soit donc permis, bonne mère, de me bien porter sans flanelle sur la peau ; si j’avais de la flanelle, je me sentirais tellement vieux que je ne manquerais pas d’avoir bientôt des rhumatismes.
Permets-moi de te dire que tu t’es singulièrement trompée en pensant que j’ai trouvé dans cette maison un père et une mère. Si l’expression de la reconnaissance