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On le voit, Élie avait trouvé une occupation : il dirigeait, tantôt à Londres et tantôt en Irlande, l’éducation des enfants dans une famille de la noblesse ; puis, il eut pour élèves de jeunes bourgeois Irlandais, les Fairfield, avec lesquels il se lia intimement et qui firent le plus grand honneur à ses leçons, « l’aîné surtout, mort prématurément dans les Indes, dépassait de beaucoup la moyenne de sa génération par la noblesse du caractère et par la clarté de l’intelligence ».

Élisée, auquel l’enseignement de la syntaxe et des règles pédagogiques répugnait extrêmement, se sentait alors attiré par l’agriculture, et c’est avec enthousiasme qu’il accepta d’aller en Irlande, dans le comté de Wicklow, où des propriétaires, souvent absents de leurs terres (comme en ce temps-là la plupart des grands seigneurs du pays), lui avaient confié le soin d’étudier la réorganisation possible de leur domaine de Kippure. Nous avons entre les mains un cahier écrit par Élisée mi-partie en français, mi-partie en anglais, donnant l’état de lieux de cette propriété, d’une contenance de 82 hectares environ, cahiers où il énumérait tous les vices de l’exploitation en cours, ainsi que les améliorations qui s’imposaient, conformément aux progrès de la culture réalisés en d’autres pays.