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pourvu que ce soient des cours. Maintenant, s’il ne veut pas même suivre ces deux cours, peu importe encore, il n’a qu’à les payer et cela suffit. Mais heureusement, parmi cent vingt professeurs, on trouve encore qui écouter : entr’autres M. Mitsch, dans sa Dogmatique ; M. Ritter, dans sa Description de la terre ; Schmidt, l’Économie politique ; Schultz, l’Histoire des Maladies ; Hergstemberg[1], et autres. La Théologie y est moins bien représentée que les autres sciences ; ces Messieurs là déposent tout leur savoir dans de gros livres et puis nous donnent les reliefs avec une mine, avec des gestes, certes inconnus à Montauban.

J’ai déjà trouvé, grâce aux Petites Affiches, deux élèves auxquels je donne séparément deux leçons par semaine à 25 sols le cachet : aussi je gagne déjà plus que ne me coûte le restaurant, modeste d’ailleurs, où je vais dîner. Je n’ai pas pu m’accorder avec une troisième personne qui voulait prendre des leçons d’italien ; au reste, cette troisième personne était une jeune demoiselle. M. Hergstemberg m’a offert une place de précepteur chez un comte, à condition que je ne fusse pas républicain ; je me suis incliné et j’ai refusé. — Un M. Montandon, secrétaire de l’ambassade turque, m’a offert le choix entre trois places dont l’une à Shaffhouse et deux autres en Thuringe : elles seront vacantes jusqu’à Pâques, mais j’espère bien n’en pas venir là.

Votre fils
Élisée.


  1. J. Hergstemberg, 1802-1869, professeur de théologie à Berlin, chef et prototype de l’orthodoxie luthérienne pendant de longues années.